Krishnamurti: se libérer du connu
Extraits du livre: "se libérer du connu" de Krishnamurti.
Et c'est cela qu'il faut commencer à apprendre: ne plus chercher.
Un ordre imposé du dehors provoque presque toujours un désordre.
Il faut être conscient avec acuité de ce qui a lieu en nous-mêmes, sans vouloir le rectifier, ni dire ce qu'il devrait être ou ne pas être, car dès que nous intervenons, nous établissons une autre autorité: un censeur.
Si vous êtes cette entité mesquine de "seconde main", de rebut, affrontez-là, ne la fuyez pas.
Je dois prendre conscience du champ total de mon moi-même, et ce champ est l'état de conscience à la fois de l'individu et de la société. Ce n'est qu'alors, lorsque l'on transforme cette conscience individuelle et collective, que l'on devient une lumière à soi-même, qui ne s'éteint jamais.
Mais si l'on n'a aucun point d'appui, aucune certitude, on est libre de regarder; si l'on n'a aucun acquis, on est libre d'acquérir. Ce qu'on voit étant libre est toujours neuf. L'homme plein d'assurance est un homme mort.
Si je me mesure tout le temps par rapport à vous, faisant des efforts pour être à votre image, je me nie moi-même, donc je crée une illusion. Lorsque je comprends que toute comparaison, quelle qu'elle soit, ne peut conduire que vers de nouvelles illusions et de nouveaux maux, j'élimine complètement cette façon de penser, tout comme j'élimine l'analyse psychologique, l'étude de moi-même morceau par morceau, ou mon identification avec quelque chose d'extérieur à moi, une idéologie, un Sauveur, l'Etat. Lorsque je vois que tous ces processus ne mènent qu'à intensifier des conformismes, c'est-à-dire des conflits, je les écarte absolument. Alors je ne suis plus dans un esprit de recherche et c'est cela qu'il est important de comprendre: je ne tâtonne plus, je ne cherche plus, je ne consulte plus personne. Ce n'est pas que je sois satisfait des choses telles qu'elles sont, mais je ne suis plus encombré d'illusions. Et lorsque l'esprit est ainsi affranchi, il peut se mouvoir dans une tout autre dimension.
Le plaisir engendre nécessairement de la douleur, des frustrations, la peur et celle-ci la violence. ... Comprendre le plaisir, ce n'est pas y renoncer.